Patrick Goyette dans le film "La Bataille de Normandie"
À ceux-là
Nos morts là-bas dorment casqués de certitude
Épaves promises à tous les rivages rêvés
ils partirent un matin à la dérive
dans le plis du grand fleuve qui bouge vers la mer
ils partirent déjà délestés de leur nom
comme la vague qui court à sa brisure n’a déjà plus de visage
Nos morts là-bas dorment casqués de certitude
Dans le ventre de la terre qui les aspire
par les boyaux les artères les entrailles
ils retournent à la glaise du chaos
au vacarme premier des fossiles en marche
au cri que pousse la planète naissante
au velours de la pâte aux bulles du possible
Nos morts là-bas dorment casqués de certitude
Leurs yeux perlent à l’orient de l’ombre
au flanc du sommeil où dormir à perte d’ennui
corps qui se dissolvent dans l’anonymat
ils s’allègent d’eux-mêmes s’abîment
dans l’espace où bruissent encore d’autres espaces
se figent dans la glace et le sel d’un instant énorme
Nos morts là-bas dorment casqués de certitude
Frères désertés de l’humaine transhumance
morts inaccessibles à notre quête
morts indubitables morts de fragrance
morts acquittés de notre agonie
frères inhumains frères surhumains
ô frères dans la mort criez criez quand l’aile de l’effraie frôle nos tempes
Nos morts là-bas dorment casqués de certitude
Rivés au chambranle de nos limbes livides
où ronronnent tes moulins jaculatoires de la bêtise
où marmonnent les apothicaires de la démence
où la carapace de neige et de peur nous pressure
nous incruste dans la nacre et l’os du silence
nous fossilise pour les temps qui ne viendront jamais
Nous aussi nous dormons casqués de certitude
Poaime écrit par Jacques Brault pour son frère tué en Normandie. Il est professeur émérite de l’UdeM il a reçu plusieurs distinctions : Prix Duvernay, Prix Alain-Grandbois, Prix Athanase-David et le Prix du Gouverneur Général du Canada.
À ceux-là
Nos morts là-bas dorment casqués de certitude
Épaves promises à tous les rivages rêvés
ils partirent un matin à la dérive
dans le plis du grand fleuve qui bouge vers la mer
ils partirent déjà délestés de leur nom
comme la vague qui court à sa brisure n’a déjà plus de visage
Nos morts là-bas dorment casqués de certitude
Dans le ventre de la terre qui les aspire
par les boyaux les artères les entrailles
ils retournent à la glaise du chaos
au vacarme premier des fossiles en marche
au cri que pousse la planète naissante
au velours de la pâte aux bulles du possible
Nos morts là-bas dorment casqués de certitude
Leurs yeux perlent à l’orient de l’ombre
au flanc du sommeil où dormir à perte d’ennui
corps qui se dissolvent dans l’anonymat
ils s’allègent d’eux-mêmes s’abîment
dans l’espace où bruissent encore d’autres espaces
se figent dans la glace et le sel d’un instant énorme
Nos morts là-bas dorment casqués de certitude
Frères désertés de l’humaine transhumance
morts inaccessibles à notre quête
morts indubitables morts de fragrance
morts acquittés de notre agonie
frères inhumains frères surhumains
ô frères dans la mort criez criez quand l’aile de l’effraie frôle nos tempes
Nos morts là-bas dorment casqués de certitude
Rivés au chambranle de nos limbes livides
où ronronnent tes moulins jaculatoires de la bêtise
où marmonnent les apothicaires de la démence
où la carapace de neige et de peur nous pressure
nous incruste dans la nacre et l’os du silence
nous fossilise pour les temps qui ne viendront jamais
Nous aussi nous dormons casqués de certitude
Poaime écrit par Jacques Brault pour son frère tué en Normandie. Il est professeur émérite de l’UdeM il a reçu plusieurs distinctions : Prix Duvernay, Prix Alain-Grandbois, Prix Athanase-David et le Prix du Gouverneur Général du Canada.
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