Lettre à Antoine Bédard, fils de Neurone.

Mon cher Antoine,

J’ai appris (par toi ahha) que tu faisais un balado sur l’'aide médicale à mourir dans la dignité' dont ton père a bénéficiée.  Ça me fait plaisir de participer ayant connu ce dernier sur les blogues.

Comme tu sais, les blogues c’est comme FB, on butine comme des abeilles de place en place.  Je fréquentais le blogue d’un certain Daniel que m’avait conseillé ma chum Mimi qui le suivait.  Et c’est à cet endroit virtuel que j’ai connu Neurone que j’ai (pour)suivi par la suite et jusqu’à la fin (de son blogue et la fin de sa vie sur FB).

Oui, le neurone ectopique, c’était son pseudo avec l’avatar de sa petite chienne Chloé (corrige moi si c’est pas plutôt Cléo, je me mélangeais toujours). Oh! j’ai dit son blogue mais il en avait plusieurs ! D’abord, ‘un psy svp’ ou plus précisément ‘delirium’.  Son côté givré. Ensuite ce qu’il appelait son bogue sérieux : ‘palindromes approximatifs’ ou plus précisément ‘camion didacte’ …… et d’autres aussi comme Arthur ou il parlait de sa vie privée, sans censure.  Surtout de son enfance et de ses parents.

En fait il pouvait parler sans censure car il était anonyme ! J’ai tellement cherché à savoir qui il pouvait être et ce qu’il faisait dans la vie.  Puisque je ne savais pas, je m’imaginais qu’il était comptable….ahaha c’est bête hein! Je lui avais mentionné, il devait rire dans sa barbe (comme on dit, barbe ou pas). Mais c’est qu’il était sérieux tout en étant sarcastique le Neurone ! Ce qui m’a fait le suivre si longtemps et le commenter à chaque post ou pas loin est justement son sarcasme.  Son style aussi me plaisait.  Un genre de San Antonio avec le titre comme signature ou quelque chose qui s’en approche.

Il était divertissant et aussi tellement cultivé.  Mais médecin ! Nan, je n’ai jamais pensé qu’il puisse être ‘un docteur’ hihi.  Je ne l’ai appris que quand il s’est enfin décidé à ouvrir une page FB, d’abord pas sous son nom mais un certain Arthur St-Laurent avec la photo de sa vraie face cependant. Enfin ! Ma saine curiosité était satisfaite même si ce n’était qu’à moitié.

Pourquoi je le suivais toujours et toujours ? Aussi parce je crois que je lui apportais du réconfort.  Tu sais probablement que c’est possible, de se faire du bien sans se voir.  Pas obligé d’avoir Facetime hihi.  Il y a des soirs oû il souffrait tellement!  Je ne lui était pas d’un soutien avec des mots comme ‘ça va bien aller’, non.  Quand sa souffrance n’était pas endurable, il publiait post après post et je commentais et je commentais pour qu’un moment donné il trouve un peux la paix.  Mais attention, ces posts ne parlaient jamais de sa douleur.  C’était bien écrit sur la bannière de son blogue Délirium : ‘c’est arrivé une fois de trop alors veuillez prendre note qu’il est strictement interdit de s’inquiéter de la santé mentale ou physique de l’auteur de ce blogue.  Je suis malade et je m’assume dont tout va très bien même quand ça va mal.  Merci de respecter rigoureusement cette consigne’.  Tu n’as p-ê jamais remarqué cette consigne ? C’est écrit en gris foncé sur fond noir…. J’étais présente la fois oû c’est arrivé….mais je t’en dis pas plus petit curieux ahaha.

Le dernier paragraphe est p-ê superfétatoire, je l’ai écrit puisque le sujet principal de ton Balado est l’aide médicale à mourir dans la dignité.  Neurone souffrait, il pouvait s’échapper un moment donné en réponse à un de mes coms.  Quand il était tard le soir, qu’il ne pouvait dormir à cause du mal et que probablement son auditoire était désert. Je me doute comment une maladie du sang peut être insupportable.  Il était brave, il a aidé les autres dans leurs derniers instants comme médecin aux soins palliatifs, c’était un grand ton père Antoine! Paix à son âme comme on dit!